La Critique : Onimusha Warlords
Il n’y a pas que Resident Evil 2 remake dans la vie, un autre jeu où Shinji Mikami a participé se voit relooké aux goûts du jour. Certes ce titre ne profite pas d’un ravalement de façade comme son grand frère RE2, mais la magie fonctionne toujours aussi bien. L’un des précurseurs du Beat’em all 3D de l’année 2001 (avec le maître Devil May Cry) nous revient en version HD. Ce dernier pique un peu les yeux, les environnements 2D restants intacts. Toutefois, pour les avides de culture vidéoludique qui souhaitent combler leurs lacunes, voici à quoi vous attendre.
Support : PC / PS4 / XONE / Switch (testé sur PS4) – Éditeur : Capcom / Développeur : Capcom studio 2 – Genre : Beat’em all / Hack’n slash – Sortie : 15/01/19 – PEGI 16+
Le scénario nous plonge au cœur du Japon féodal, plus précisément pendant la période Sengoku. Le héros national Oda Nobunaga revête ici le costume du grand méchant. Blessé mortellement par une flèche pendant la célèbre bataille d’Okehazama, ce dernier revient d’entre les morts après avoir passé un pacte avec le roi des démons. Un sacrifice est prévu en son honneur, afin d’accomplir une cérémonie qui le rendra surpuissant. C’est sans compter le samouraï Samanosuke, qui va se retrouver malgré lui au milieu des événements.
Ce guerrier au service du clan Saito tente de venir en aide à son amie (voire petite amie…), la princesse Yuki. Il arrive quelques minutes trop tard pour empêcher son enlèvement, au prix d’un cuisant échec contre un démon gigantesque. Si le titre de Capcom se base sur certains faits réels, le paranormal et le monde des démons restent au cœur de l’intrigue. Toutefois le bestiaire s’inspire de véritables illustrations d’époque, un moyen de constamment garder un pied dans la réalité.
Le gameplay s’inspire des premiers Resident Evil, avec ses caméras fixes et ses contrôles archaïques. Rassurez-vous, vous n’êtes plus obligé de supporter cette maniabilité rigide, les sticks analogiques nous épargnent cela. Vous pouvez diriger facilement le personnage comme tout jeu moderne, mais au prix d’une expérience de jeu amoindri. En effet, la difficulté est allégée dans le système de combat, qui permet des esquives beaucoup plus simples. Là où il fallait habilement déplacer son personnage à l’époque, il suffit désormais d’aller dans la direction opposée de l’ennemi pour éviter les coups. À vous de choisir quel comportement adopter, nous vous conseillons cependant d’utiliser la croix directionnelle pour ressentir au mieux les combats à l’ancienne.
Si les contrôles font varier le plaisir en fonction du choix du joueur, les caméras font toujours autant pester… Le système de vue est resté tel quel, étant donné que les environnements sont en plan 2D. Au-delà de l’esthétique qui prend un sérieux coup de vieux, de nombreuses situations sont frustrantes au possible. Un démon peut aisément vous frapper sans être vu, mais ce n’est pas tout. Avec le déplacement au stick analogique, les angles de déplacement changent à chaque nouvelle caméra. Heureusement, le titre prend en compte ce problème et garde la direction choisie même si cela est incohérent. On peut donc se retrouver à pousser le stick vers le bas, alors que le personnage est passé depuis vers le haut… Cela n’est pas trop perturbant, mais demande tout de même un temps d’adaptation.
Le sens de l’orientation est mis à rude épreuve en explorant certains lieux. Le changement de caméra complique la tâche et les plans ne sont pas superflus pour s’y retrouver. Même en se familiarisant avec les environnements, on parvient facilement à se perdre, toujours à cause de ces angles de vues désorientant. Cumulé aux ennemis qui apparaissent constamment et attaquent dans les angles morts, l’agacement est régulier. Ces petits défauts de l’époque contribuent à accentuer le niveau de difficulté. Si les combats ne sont jamais insurmontables, le manque d’items de soin augmente le challenge. La prudence est mère de sûreté, c’est probablement la ligne de conduite à suivre pour ne pas trop recharger sa sauvegarde initiale…
CONCLUSION : 7/10 BON
Cette nouvelle mouture d’Onimusha n’apporte pas de valeur ajoutée aux connaisseurs de la licence. Graphiquement seuls des textures 3D et des cinématiques peaufinées raviront légèrement la rétine. Les environnements 2D et l’intégration du personnage dans les décors prennent un coup de vieux, mais c’est là que la nostalgie fonctionne. Le système de contrôle est en revanche rajeunit et permet des déplacements plus fluides et modernes. Pour ceux qui souhaitent découvrir ce premier opus de la saga, il faut aimer le rétrogaming. Si tel est votre cas, rien ne devrait vous perturber. Le système de combat fonctionne bien et l’aventure est sympathique. Le tout se termine en moins de dix heures, en fonction de votre envie d’y replonger (avec nouvelles armes, challenges etc…).
Points positifs :
– Système de contrôle rajeunit
– Ambiance réussie
– Nostalgie au rendez-vous mais…
Points négatifs :
– Prend un sacré coup de vieux
– Caméras fixes gênantes
– Durée de vie légère