Ghost Recon Breakpoint – La fusion des genres qui provoque une explosion nucléaire

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Après de nombreuses heures passées sur le titre d’Ubisoft, nous pouvons vous résumer l’essentiel de notre expérience. Moi et Daros avons joué une grande partie de la campagne à vos côtés, durant des sessions lives endiablées. L’enfer n’était d’ailleurs jamais bien loin, tant les bugs ont perturbé l’immersion des parties. C’est bien là le malaise de ce dernier opus, qui pourtant comporte un paquet de bonnes idées. Je vous propose de faire un rapide bilan sur les versions du jeu que j’ai pu tester, ce bien avant la sortie de la version ultime. Daros ajoute ensuite son avis et sa note. JoPe termine avec une belle analyse technique et ce qui l’a marqué dans le jeu.

Support : PC / PS4 / Xbox One – Éditeur / Développeur : Ubisoft – Genre : Action/Infiltration – Sortie : 04/10/19 – Prix standard : 60€ – PEGI +18

RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.

En tant qu’amoureux de la licence Ghost Recon, j’étais naturellement hypé par l’arrivée de ce dernier volet. Ayant eu la chance de participer à toutes les sessions bêta et même alpha (avec l’Online Technical Test), j’en savais déjà un rayon sur le gameplay. Vous ne le savez probablement pas (à moins d’avoir suivi nos lives de l’E3), mais la couche shooter looter devait être beaucoup plus lourde que la version finale. C’était une déception qui se profilait, notre licence adorée se transformait en une sorte de Division…

 

Les réactions de la communauté ayant participé à l’OTT ne se sont pas fait attendre, la virulence des retours aurait pourtant dû faire réagir Ubisoft. Un développeur rencontré à Los Angeles, m’avait fait part (à demi-mots) du mécontentement des joueurs de l’OTT. Des changements se ressentaient légèrement sur la version de l’E3. L’aspect shooter looter semblait se dissiper, seuls les combats contre les drones conservaient le système de leveling. Le feeling était plutôt bon, mais va se dégrader à l’arrivée des phases bêtas (quelques mois plus tard).

 

La première phase de bêta fermée donne le ton, Ubisoft va conserver des mécaniques de shooter looter. Pourquoi mutiler Ghost Recon de cette façon ? Division avait son deuxième opus, pas besoin de transformer Breakpoint avec le même schéma. Si c’est pour intégrer plus facilement des micro-transactions, l’appât du gain va coûter cher… Afin de conserver un côté réaliste, les tirs à la tête ne sont pas assujettis par le niveau d’équipement. Pour les joueurs qui aiment la précision et la furtivité (comme moi), ça laisse une chance d’apprécier le jeu malgré tout.

Malheureusement, un autre défaut majeur se ressent jusqu’à la sortie définitive du titre. Les bugs traversent inlassablement les différentes versions testées. C’est à croire que le service assurance qualité chez Ubi est aux abonnés absents. Les trolls diront que ça fait déjà longtemps qu’il est parti, mais là on atteint des records ! Quand Daros marche sur les pieds d’un ennemi qu’il ne voit pas du tout sur son écran, ça l’a fout mal (surtout quand un viewer du live fait partie d’Ubi…). Vous l’aurez compris, si vous êtes allergiques aux bugs, il va falloir attendre un peu pour avoir un jeu finalisé…

 

Le cumule commence à faire beaucoup, même les joueurs tolérants ont du mal à avaler la pilule (comme moi et Daros). C’est bien dommage, car le jeu a beaucoup de potentiel quand on creuse sous la couche de mélasse (pour rester poli). L’aspect réaliste offre des mécaniques intéressantes. Comme la gestion de la vitesse de déplacement, afin de ne pas dégringoler dans une pente (n’est-ce pas Daros :D). Ou encore le mode exploration, qui demande de trouver vous-même l’emplacement de vos objectifs. L’écriture du scénario et le game design des missions est également bien pensé. La réflexion sur des sujets d’actualité se mixent bien dans l’intrigue, avec du transhumanisme, de l’intelligence artificielle ou l’hypersurveillance.

Conclusion :

À l’arrivée ce Breakpoint provoque une véritable explosion nucléaire, aussi bien dans la communauté de joueurs que chez Ubisoft. Les gamers crient au scandale la mutilation de la licence au bistouri shooter looter, ainsi que des bugs qui violent l’expérience de jeu. Ubi n’a pas réagi à temps (on le crie pourtant depuis l’OTT), ou bien a persévéré dans son délire. Résultat, la firme va apprendre de ses erreurs et repense toute sa stratégie pour 2020. Malheureusement, c’est Ghost Recon qui morfle dans l’histoire. C’est navrant, car encore une fois le jeu est très bon (d’où mon rang platine). Passé les points négatifs mentionnés ci-dessus, le gameplay conserve sa richesse et le plaisir d’un Wildlands. Peut-être qu’une fois le jeu corrigé et peaufiné, le titre renaîtra de ses cendres (façon FF14)…

NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.

6/10

6/10

Avis de Daros :

Après un The Division 2 plutôt sympathique, Ubisoft remet le couvert live service avec le nouvel opus Breakpoint. Wildlands était un jeu d’action/infiltration, bourré de bonnes idées et d’un gameplay plutôt agréable (en solo comme en coop), ce malgré des bugs jamais corrigés (comme le son des tirs sans silencieux, alors qu’il est bien vissé sur le canon…).

 

Le problème majeur du jeu vient justement de son côté live service, vous allez passer un temps monstre à ouvrir des coffres et changer de flingue (alors que le niveau de l’équipement n’influe quasiment pas sur la partie…). Personnaliser des armes devient répétitif au possible, sachant qu’il faut réinstaller votre matos préféré à chaque nouveau gun…

 

Le scénario aurait vraiment pu être intéressant, malheureusement la “caution” John Bernthal ne sauvera pas l’histoire principale. Les personnages sont bien trop clichés et l’histoire parait vraiment trop artificielle pour passionner. Certaines missions secondaires sont bien plus enrichissantes, aussi bien niveau gameplay que l’histoire et le lore.

Le côté coop est très plaisant, mais ne permet pas vraiment de s’amuser. Faute à un gameplay extrêmement répétitif (scanner les environs, marquer les ennemis, tuer discrètement si possible et repartir avec l’objectif), ainsi que les nombreux bugs présents depuis les bêta brisent l’expérience. De plus, l’I.A des ennemies parfois à la ramasse, se mettent en rang pour se faire tuer les uns après les autres en mode abattoir.

 

En l’état, Ghost Recon Breakpoint est une immense déception, la formule Ubi poussée à son maximum a atteint ses limites. Ils ont fini par le comprendre, tous les futurs triple A de l’éditeur sont repoussés jusqu’à nouvel ordre. Les nombreux défauts du jeu et les micro-transactions ayant créés une immense polémique (justifiées pour une fois), un changement de tactique est réellement nécessaire pour la suite. Ubisoft va certainement corriger beaucoup de choses afin d’améliorer le jeu (tout comme Rainbow Six et The Division en leur temps), mais pas sûr que ça suffise à ramener la communauté sur le jeu…

Vous pouvez d’ailleurs donner votre avis, en répondant au questionnaire communautaire.

4/10

4/10

Avis et Point Technique de JoPe :

 

Au niveau de la version PC, on trouve un jeu assez gourmand en ressource. Open world oblige, il demande une configuration un peu plus musclée que Wildlands. Le moteur AnvilNext a évolué ces deux dernières années, avec des fonctionnalités graphiques inédites. Si vous savez un peu bidouiller dans les options graphiques, vous trouverez quoi qu’il arrive un juste milieu entre visuel, résolution et fluidité.

 

Pour ce qui est de la Xbox One (vanilla et S) c’est une autre histoire… J’avais déjà expérimenté Wildlands à plusieurs reprises sur PC (avec plus de 120 heures sur Wildlands), ainsi que deux bêtas sur Breakpoint. Comme Ghost (le nôtre) s’occupait de la Critique sur PC, je me suis dit que j’allais profiter de la clé Xbox (merci Ubisoft à ce sujet), pour dépoussiérer ma vieille One d’origine. Et là, c’est le drame. On se retrouve face à un de ces nombreux titres modernes, taillés et optimisés avant tout pour les refresh One X et PS4 Pro. Malheureusement, l’argent faisant tourner le monde et les éditeurs étant frileux de délaisser une plateforme, on se retrouve avec des jeux dans des états plus que douteux, proche de l’injouable.

Cela me rappelle la triste période « inter-générationnelle » entre la 360 et la One, entre la PS3 et la PS4. Même topo à cette époque. Les jeux continuaient de sortir, quitte à les amputer de certaines de leurs fonctionnalités (souvenez-vous Black Ops 3 sur 360, sans la campagne solo et avec un multijoueur à 30fps). Ubisoft a réussi à intégrer la totalité du contenu, les concessions étant faites sur la technique. Le jeu tourne en 900p, avec des détails graphiques équivalent au LOW du PC (voir plus bas), et la fluidité oscille entre 30 fps quand tout va bien (quand on regarde un mur ou le ciel) et parfois 12-15fps pendant des combats. Le titre subit déjà de l’input-lag (comme tous les jeux consoles Ubisoft) quand tout va bien, alors imaginez à 12 fps… Impossible d’aligner un tir, de faire un headshot, ou de réagir rapidement à un ennemi qui tente de vous piéger (encore faudrait-il une IA qui le permette…). Enfin, l’anti-aliasing TAA est beaucoup trop agressif et laisse constamment du ghosting et des artefacts sur les mouvements rapides… Le tout résultant souvent en une bouillie de pixel sur la One S. Sur One X les performances sont améliorées, avec un jeu qui maintient assez souvent 30 fps (le maximum sur consoles) sauf dans les combats très animés avec des explosions et de la physique. Le streaming d’assets/textures continue à poser problème (pourtant la bande-passante de la X est conséquente !), avec du pop-in de textures/assets/LOD. Nous n’avons pas testé les versions PS4/PS4 Pro mais la vidéo de digital Foundry vous en dira plus.

Pour terminer sur la direction artistique générale, le jeu propose des panoramas magnifiques, ainsi que des environnements variés (mais moins que Wildlands), le gros du travail portant sur la végétation et l’île en général. Pour ce qui est des personnages c’est une autre histoire. La modélisation faciale est toujours aussi douteuse (à part les personnages principaux, John Bernthal en premier), la syncro labiale quasi inexistante. Les NPC sont animés de manière assez sommaire, affublés de glitchs de positionnement et de physique/ragdoll qui surviennent trop régulièrement. Reste les assets globales comme les bâtiments et les véhicules. Là c’est un mix de bon, moyen et passable. On retrouve assez souvent des bâtiments/structures identiques. Les textures sont nettes, mais leur placement n’est pas toujours naturel et organique. Enfin, la physique des véhicules semble toujours poser problème, avec un rendu de la vitesse et des dérapages trop artificiels. C’était déjà un souci sur Wildlands, cela ne semble pas avoir été corrigé (pour certains, c’est même pire). En revanche, les armes et les équipements des Ghosts ont eu droit à un soin tout particulier. C’est un vrai plaisir d’aller customiser votre perso dans les menus ou l’armurerie (avec un inventaire d’équipement shooter-looter qui force le trait !!)

6/10

6/10

La moyenne de l’équipe :

5/10

5/10

Points positifs :

– Le mode exploration
– Le game design des missions
– Le réalisme du gameplay mais…

Points négatifs :

– L’aspect shooter Looter
– Les bugs de ouf
-Les micro-transactions inutiles
– L’IA parfois aux fraises
 La technique à la ramasse sur console

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