La création de Kojima Productions divise la planète toute entière. Pourtant la nouveauté est au rendez-vous, il est agréable d’avoir un jeu qui sort de l’ordinaire, non ? Sous ses apparences d’ovni vidéo-ludique, se cache finalement un gameplay troisième personne qu’on finit par maîtriser. Du coup le challenge n’est pas vraiment au rendez-vous, une fois les quelques mécaniques comprises. L’essence du jeu se situe plus dans l’ambiance, le scénario, la musique, le dépaysement, bref l’immersion, tout simplement…
Support : PS4 – Éditeur : Sony – Développeur : Kojima Productions – Genre : Aventure-Action – Sortie : 08/11 – Prix standard : 70€ – PEGI 18+
RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.
L’humanité ne tient plus qu’à un fil, dans ce monde post apocalyptique à l’agonie. La catastrophe est d’une telle ampleur, qu’on peut la comparer au Big Bang lui-même. Comme toujours dans une œuvre de Kojima san, le lien entre réalité et fiction n’est jamais bien loin. Le souci du réalisme et de la cohérence sont les maîtres mots dans cette production hallucinante (à part quelques tours de passe passe…). Les joueurs qui s’investissent réellement dans le jeu vont réaliser un voyage virtuel unique en son genre. Une épopée qui peut même vous marquer à vie, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti…
Il va être difficile de vous décrire l’expérience, tant elle est hors du commun et personnelle. Il est toutefois compréhensible que de nombreux joueurs soient restés totalement de marbre en y jouant. Si vous n’avez pas le temps et qu’il vous faut de l’action toutes les 5 minutes, le titre n’est pas pour vous. Ici on doit planifier, organiser, marcher longtemps, très longtemps… Comme je le précisais dans certains lives streaming, les gens qui aiment randonner dans la nature profonde sont probablement plus attachés au gameplay.
Afin de résumer brièvement ce monde dévasté, voici quelques lignes sur le sujet. Nous sommes environ 50 ans après notre ère, un événement mystérieux a décimé toute forme de vie et de civilisation. Des entités fantomatiques invisibles (ou presque) apparaissent aléatoirement sur ce qu’il reste de la terre. Toute personne qui meurt provoque une implosion dévastatrice, si elle n’est pas incinérée dans les 48 h. Pour couronner le tout, des phénomènes météorologiques déclenchent des pluies qui accélèrent le temps à travers les gouttes d’eau. Vous l’aurez compris, il est difficile de comprendre cet univers ô combien bizarroïde !
Dans ce chaos général, l’humanité ou ce qu’il en reste, tente de survivre. Certains souhaitent rebâtir la civilisation, d’autres veulent s’isoler de la société, tandis que des individus souhaitent carrément détruire ce qu’il reste du monde… C’est là que le principe de livraison prend tout son sens. Imaginez des hommes et femmes qui sont prêt à affronter tous ces dangers pour vous livrer des biens de premières nécessité ? Votre livreur UPS se transforme dès lors, en héros légendaire quand il sonne à votre porte, non ?
Le personnage que l’on incarne, est une légende parmi les coursiers de la société Bridges. C’est à lui qu’on fait appel pour les livraisons les plus dangereuses. Son passé est aussi énigmatique que ses pouvoirs, qui lui permettent de percevoir les entités et même ressusciter s’il se fait choper par l’une d’elle. On appelle ces dons des DOOMs, seule une poignée d’humains en sont dotés. N’imaginez pas de supers-pouvoirs aux effets visuels impressionnants, il n’y aura rien de hollywoodien dans le jeu. Certains individus plus puissants que notre Sam Porter Bridges, peuvent carrément se téléporter où bon leur semble (et même plus encore…).
Tout ceci n’est qu’un aperçu du contenu de l’intrigue, qui est plutôt complexe à comprendre. Une bonne culture générale vous sera utile, car des références à une multitude d’événements ou domaines sont mentionnés. L’histoire, la paléontologie, la géologie et biens d’autres vont titiller l’imagination. À l’instar des Metal Gear Solid, des événements réels vont se voir chamboulés par une théorie en rapport au jeu. Derrière cela on peut déceler des messages ou critiques sur notre monde et notre société. Si vous parvenez à réellement vous plonger dedans, attendez-vous à être submergé par de nombreuses réflexions en dehors du jeu.
Dans tout ce bordel, la technologie est parvenue à progresser malgré tout. Notamment grâce à l’apparition d’une nouvelle ressource, le chiralium. Ce matériau se retrouve un peu partout dans l’atmosphère et permet des prouesses. Comme par exemple un réseau internet ultra performant, ou des imprimantes 3D qui peuvent tout faire (ou presque). C’est cet aspect qui est au cœur du gameplay, Sam ne se limite pas au rôle de coursier de l’extrême. Il est également technicien internet, afin de rétablir le réseau un peu partout aux États-Unis (UCA pour les intimes).
Finalement tout repose sur ses épaules, s’il veut redonner à la civilisation ses lettres de noblesse. C’est à lui de parcourir le pays et convaincre la trentaine de résidents disséminés un peu partout, de rejoindre la bannière UCA. Tous ces habitants ont été modélisés à l’effigie de gens proches de Kojima San. Dans notre petit milieu du jeu vidéo frenchy, nous avons un ami qui fait partie du casting (très bien caché sur la map…). On peut également reconnaître les célébrités Conan O’Brien ou Geoff Keighley (bien planqué aussi).
Ces quelques paragraphes ne font qu’égratigner la surface du monde de Death Stranding. Il faudrait écrire un roman pour décrire tout ce que le jeu comporte. Il y a d’ailleurs de nombreux articles dans le jeu lui-même, qui décortiquent chaque facette du scénario. Si la lecture ne vous effraie pas, les potasser vous aident à mieux appréhender l’univers. On reçoit également de nombreux e-mails, qui permettent de s’attacher aux protagonistes que l’on croise sur le chemin.
À la question : “Comment peut-il être amusant de livrer des colis tout le temps ?” On répond, l’ocytocine bien sûr ! Cette molécule de la satisfaction est bien connu des gamers en fait. C’est d’ailleurs bien mis en évidence dans l’intrigue, plus on a de like pour des services rendus (l’unité d’expérience du jeu), plus on en redemande. Si vous accrochez le concept, vous allez devenir un aficionado de la livraison c’est garantie ! On prend plaisir à ramasser tous les colis possibles pour rendre heureux les gens, c’est assez fou quand on y réfléchit…
Peut-être que le jeu fera autant de polémique qu’un certain Fortnite, avec de véritables drogués qui ne peuvent plus s’en passer… Rassurez-vous, si vous êtes hermétique au transport de paquets, d’autres objectifs sont plus passionnants. Certains d’entre eux seront très précieux, d’autres dangereux, voire même vivants… N’oubliez pas que vous jouez le rôle d’un héros qui doit recréer la civilisation, le danger et l’action sont également de la partie. Un système de combat permet d’en venir aux mains et de sortir les armes, les vraies.
Le gameplay se décompose en trois phases, le transport, le combat et la construction. Le transport nécessite de la précision, afin de bien gérer ses déplacements et ne pas chuter. Le combat de mêlée demande un peu de prise en main pour être maîtrisé (mais vous devenez vite invincible, ou presque), le système de tir est irréprochable (précis, ergonomique, rien à dire). Les constructions sont l’aspect le plus ouf du gameplay. Il vous permet de bâtir tout un tas de structure, qui vont être utile pour vous mais aussi les autres joueurs. En effet, vous partagez des constructions avec certaines personnes (en fonction du pourcentage de synchronisation). De quoi façonner des réseaux de transports modernes (l’IDF en a bien besoin en ce moment…), autoroutes, ponts et surtout tyroliennes !
Conclusion :
Il semble qu’il n’y ait pas de juste milieu avec Death Stranding, soit on adore, soit on déteste. Tout son univers est particulièrement déstabilisant et complexe, mais jouissif pour celui qui s’immerge. Le dépaysement est au rendez-vous, les paysages sont directement inspirés de la nature Islandaise. Si vous en avez marre de crapahuter à pied, des véhicules sont à votre disposition (comme tout bon livreur UPS). Plus sérieusement, le gameplay sort totalement des sentiers battus, mais on finit par s’y habituer (si on lui accorde le temps nécessaire). L’histoire a de quoi décrocher la mâchoire, mais demande un cerveau disponible. La musique est exceptionnelle, le casting d’acteur irréprochable. Norman Reedus est parfait pour incarner Sam Porter (Daryl de Walking Dead n’est jamais bien loin), Léa Seydoux est aussi bien encrée dans son rôle de femme forte mais fragile… Seuls bémols au tableau (sinon il avait un 10/10), des menus compliqués à gérer, ainsi que la physique des véhicules parfois hasardeuse (qui devrait faire l’objet d’une mise à jour). Le reste est génial, point final.
NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.
9/10
Points positifs :
– L’ambiance
– La musique
– Le gameplay
– Les combats
– TOUT LE JEU \o/
Points négatifs :
– La physique des véhicules
– Les menus compliqués
– Certains diront les cutscenes looooongues (pas moi :p)