Les réalisations Netflix souffrent la plupart du temps du même symptôme. Un cahier des charges précis, formatant chaque œuvre, malgré des styles différents.

Il existe donc un delta conséquent entre la qualité des séries Netflix et leurs longs-métrages. « La plateforme » a fait coulé beaucoup d’encre à sa sortie. Aiguisant ma curiosité, évidemment.

Non sans crainte, je me suis plongée dans cet enfer qu’est la fosse.

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Date de sortie : 21 février 2020 – Format: Netflix – Style : Thriller horrifique

 

La faim justifie les moyens

Goreng se réveil. Cet homme chétif et à la bonhommie affligeante se révèle être le protagoniste de ce long-métrage ibérique. Pas franchement charismatique, mais à la gentillesse débordante. Une bien belle âme qui arrive dans l’antichambre du mal. Sur le mur un nombre : 48. C’est l’étage où il se trouve. La fosse est un lieu composé d’un nombre inconnu d’étages. Deux personnes cohabitent à chaque étage. Au centre de la fosse, un vide sans fond. Un bruit résonne, une plate-forme descend. De la nourriture empilée, des denrées à moitié consommées, des détritus. Le compagnon d’étage de Goreng se précipite sur la nourriture et englouti tout ce qu’il peut. Cette scène gênante pose les fondations du scénario. Cette plateforme nourri l’intégralité de la fosse. Et donc plus elle descend, plus les denrées se font rare.

 

 

La descente aux enfers.

Le compagnon de cellule de Goreng nous apprend donc que chaque mois, les « prisonniers » changent d’étage. Nous pouvons aussi bien nous retrouver tout en haut comme descendre dans les tréfonds de la fosse. Et c’est là toute l’ingéniosité du film.

Nous sommes donc face à une métaphore sur notre société, sur la lutte des classes. Devenant une sorte de mélange entre Cube et Parasite, « la plate-forme » se révèle dense et haletant, autant qu’il est dérangeant. L’individualisme, le mépris des classes inférieures, autant de thèmes fort par les temps qui courent qui réussissent à être traités avec justesse.

Il nous exprime le fait que donc, toute personne des étages supérieurs, méprisera ceux d’en dessous, quand bien même il se serait révélé être dans les bas-fonds de la fosse le mois précédent.

Le film nous questionne donc sur notre rapport aux autres, sur notre place dans la société et aussi sur la société elle-même. Est-elle juste ? Est-elle équitable ?

 

 

La remontée aux cieux

Il y a aussi une grande notion d’humanité qui s’en dégage par l’intermédiaire de Goreng. Le personnage devient presque lumineux. On comprend avec lui la folie qu’est la fosse, ses questions, nous nous les posons aussi, peu ou prou au même moment que lui.

« La plateforme » n’est en aucun cas aussi culte que Cube, mais il a le mérite de s’en inspirer sans le plagier, pour nous emmener dans un huis clos tout aussi oppressant, avec comme toile de fond l’humanité. Il existe d’ailleurs bien des interprétations du film « la plateforme ».

J’y ai vue une métaphore biblique bien plus appuyée qu’une lutte des classes… Pour celles et ceux qui l’ont vu je serais curieuse d’avoir votre avis sur la question…

 

Conclusion  

En définitive « la plateforme » est un huis clos efficace, bien mené, sans temps-morts.
Il captive de bout en bout tout en soulevant une réflexion intéressante. Il est juste, tout en s’abrogeant d’un budget de production qui a dû être dérisoire. Une vraie bonne pioche. On est confinés dans la fosse, à défaut d’être confinés… chez soi…

 

Vous reprendrez bien un peu d’escargots?

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