Ramené d’entre les morts en 2016, DOOM fut une formidable surprise. Dynamique, beau, fluide, avec un gameplay simple mais riche à la fois, DOOM avait fait tout son possible pour nous subjuguer. Et il l’avait fait avec brio. 4 ans plus tard, ID nous revient avec sa mouture « ETERNAL ». C’est reparti pour déboîter de la mâchoire de démon à coup de tronçonneuse !

Support : PC / PS4 / Switch / Xbox One (testé sur PS4Pro) – Éditeur : Bethesda – Développeur : ID Software – Genre : DOOM like – Sortie : 20 Mars 2020 – Prix standard : 60€ – PEGI +18

 

RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de TheRenegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.

 

« J’fais dans l’sonore et l’dégueulasse, c’est mon style ! »

Cette phrase, piquée à l’ultra charismatique Marv du cultissime Sin City, résume vraiment ma sensation en jouant à Doom…

C’est donc avec une grosse patate de forain que le Doom Guy (ou Doom Slayer, tout dépend de l’école) revient sur nos machines pour faire mordre la poussière à l’enfer tout entier. Le FPS a considérablement muté depuis les débuts du genre, appelés autrefois Doom-like. La série avait fait un retour assez remarqué avec un Doom 3 de très bonne facture, mais qui ne distillait pas la fougue de ses aînés.

Il s’accoquinait avec les codes du survival par moments, non sans réussite. Mais en 2016, quand Doom est revenu d’entre les morts, les bases étaient tout autres. Comme Wolfenstein deux ans auparavant, Bethesda, décidément sur les bons coups en matières de licences, décide de remettre des licences qui ont fait la gloire des FPS d’antan au goût du jour. Quand Call of ou Battlefield raflent la mise, Bethesda choisi un Wolfenstein sans mode multi mais au solo léché et au gameplay fabuleux. Il était donc légitime d’en attendre autant pour Doom. La formule fut magnifiée, pour un résultat à l’équilibre parfait.

Vraiment, même quatre ans après, refaire le premier Doom reste un plaisir assez incommensurable. Cet opus Eternal promet donc de tout reprendre, mais en mieux. Et au vu du challenge, de toi à moi, j’avais quelques réserves… comment ça comme d’habitude ?

 

 

Aiguises ta pelle sur une glissière de sécurité

Fais craquer tes doigts, ouvre grands les yeux, parce que Doom Eternal ne t’offrira que peu de répit. L’action est massive, les ennemis en surnombre et l’arsenal gras et varié. Jusqu’ici, c’est peu où proue ce que le premier Doom offrait. Mais Eternal décide d’apporter de la stratégie dans son gameplay… comment ça de la stratégie ?

J’ai d’abord vue ça d’un mauvais œil, puis j’ai ronchonné parce que je cherchais désespérément des munitions et je suis morte… un paquet de fois. C’est qu’il n’est pas si simple, ce Doom…

Allez, c’est le moment de la revue technique : Donc pour récupérer des munitions, de la santé il faut :

Munitions : Utiliser la tronçonneuse

La santé : Effectuer des « glory kill »… comprenez par là des finish moves sur les ennemis.

L’armure : Utiliser le lance-flamme, si poétiquement nommé cracheur ardent

MAIS, puisqu’il y a toujours un mais, la tronçonneuse dispose de trois barres de carburant, dont une qui se recharge avec le temps. On ne peut tuer les gros ennemis qu’avec trois jauges de carburants, donc c’est plutôt rare. Les Glory kills surviennent quand les ennemis sont affaiblis. Donc oui, tu te dis peut-être comme moi avant de poser les mains sur le pad que finalement la santé et les munitions seront nombreuses… que nenni mon ami/e !

 

Puisque le Slayer ne peut emmener qu’une petite quantité de munitions sur lui (12 balles de fusils à pompes au départ… où vais-je avec ça???!!!). Cette petite quantité de munitions associée à la vitesse vertigineuse à laquelle notre barre de vie diminue nous oblige à toujours réfléchir avant d’agir. Et réfléchir dans un Doom, je vais être franche, je n’y étais pas habituée. Les deux premières heures de jeu sont aussi jouissive que calamiteuses. L’action frénétique ne nous laisse pas de répit, rompant drastiquement avec nos habitudes en terme de FPS. C’est même pour cela que je renouerais clairement avec le nom Doom-like. Parce que Doom n’est pas un FPS, c’est un doom-like. Il a ses codes et s’affranchit de toutes les caractéristiques dites modernes. Pas de visée à la mire, juste un réticule au centre de l’écran… de toute façon, on n’a pas vraiment le temps de viser. Et la manette n’aurait pas assez de bouton pour ça.

 

Oui parce que quitte à passer pour une hérétique, je joue sur ma PS4 Pro à Doom. Et clairement, que se soit PS4 ou Xbox, il va vite falloir des boutons en plus sur les manettes. Je pense d’ailleurs que Doom doit avoir une toute autre saveur au combo clavier-souris. Mais pour les non Pcistes comme moi, une manette type Nacon, Razer où la Elite seront salutaires. Le jeu propose des tirs secondaires, des grenades, la tronçonneuse, du dash, un lance-flamme… le tout sans passer par une roue de sélection (elle n’est là que pour les armes). En clair, chaque objet à son bouton. Alors sur PC je suis d’accord, mais il s’avère que sur une manette, on se sent vite à l’étroit. J’ai dû évidemment remaper la manette dans les options pour switcher ce sacro saint dash et le placer sur une gâchette, et ce afin de me mouvoir bien plus facilement. Cela peut paraître anecdotique, mais dans le feu de l’action, c’est clairement indispensable. Les gunfights sont sans pitié, avec des ennemis variés, pas bien futés mais en surnombre. On ne louera pas l’IA, mais en même temps, difficile d’identifier les patterns dans tout ce capharnaüm.

 

 

Blood on the dance floor

Dans cette cacophonie ambiante de coups de feux, de hurlements de démons et de chaîne de tronçonneuse, ressort une douce mélodie…

La bande-son est bonne, que dis-je, elle est fabuleuse. Parfaitement dans le temps, elle symbolise à merveille le côté burné et décomplexé du jeu. Le tout se révèle diablement jouissif à mesure que l’on progresse. On assimile le gameplay, on commence à saisir les faiblesses des ennemis, on débloque des upgrades d’armes plutôt ingénieux, des armes de plus en plus dévastatrices aussi. Le personnage trouve des cristaux permettant d’augmenter ses munitions, sa vie et son armure. Il y a des collectibles en pagaille, favorisant l’exploration, obligeant à ouvrir l’œil à chaque phase de plate-forme… je joue vraiment à Doom là ?

 

Sur la papier, c’est assez décontenançant je l’admets. D’ailleurs, petite précision, mais les deux premières heures de jeu sont comme un immense tutoriel. J’ai eu l’impression que ça ne s’arrêterait jamais, croulant sous les informations et rendant le tout à la limite de l’indigeste. Ce trop plein d’information nous oblige à jongler avec les armes, à choisir minutieusement nos upgrades, bien plus que dans le premier. Premier opus qui s’avérait plus épuré, plus équilibré.

 

Et pourtant, je n’ai pas pu lâcher la manette. J’ai arpentée les vingt heures de la campagne solo en l’espace de trois jours, pour arriver au dénouement et me remettre en selle afin de dénicher les collectibles manquants. Le jeu se révèle au fur et à mesure des niveaux. Il y a une adrénaline folle, le jeu est beau, fluide, et ne flanche pas en terme de framerate. Techniquement, c’est du bel ouvrage, c’est indéniable. Le gameplay se laisse donc apprivoiser, et le Slayer devient une machine à tuer à la hauteur de sa réputation. Le multijoueur quant à lui, propose un mode asymétrique pas franchement exceptionnel (mais le multijoueur et moi, ça fait deux). Ainsi que des modes plus classiques, efficace et me ramenant à mes heures de Quake 3 sur mon PC de l’époque. Une bien belle époque que Doom n’effleure que trop peu. Pourtant, son solo, non exempt de défauts, m’aura tenue en haleine comme rarement.

 

Conclusion

Hormis la plate-forme que je trouve plutôt indigeste, il n’y a rien à jeter. Beau, fluide, jouissif et avec une bande-son à se damner, Doom Eternal réussi son pari haut la main : magnifier les mécaniques du premier tout en conservant ce côté décomplexé et anarchique. Une bien belle pioche et un retour en grâce des Doom-like. Bethesda, je vous aime (mais pas pour Fallout76). Doom Eternal devient donc un incontournable instantané et un des meilleur FPS de cette génération.

NOTRE SYSTEME DE NOTATION : La note numéraire représente les mécaniques de jeu, bande sonore, écriture, jouabilité, technique, etc… et le rang résume l’avis subjectif du critique à ses critères personnels.

 

8/10

8/10

Points positifs :

– Beau comme un dieu

– Un gameplay à se damner

– Un bande son à réveiller les morts

 

Points négatifs :

– La plate-forme fade comme une ostie

– Le multi bien mais pas top

– J’en redemande…

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