La Critique : La Terre du Milieu – L’Ombre de la Guerre

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La Terre du Milieu – L’Ombre de la Guerre c’est un peu la seconde chance pour Monolith de revoir sa copie de 2014

PS4 / Xbox One / PC – Monolith Productions / Warner Bros. Interactive – Action Aventure – 28 septembre – 1 joueur – PEGI 18+
Testé sur une version PC/Steam

ShadowOfWar1La Terre du Milieu – L’Ombre de la Guerre c’est un peu la seconde chance pour Monolith de revoir sa copie de 2014. L’occasion de faire un épisode plus mémorable. Avec l’Ombre du Mordor il y avait déjà un très gros potentiel, qui ne demandait qu’à être raffiné. Un système « Nemesis » des plus originaux, mais qui souffrait d’être trop rudimentaire. Maintenant, avec cette suite, on bénéficie enfin de mécaniques plus complexes et complètes : les orques sont reconnaissables et intéressants, Talion est paramétrable à loisir en fonction de nos besoins et les sièges ont enfin une stature épique ! Est-ce donc un sans faute, ou bien allons-nous rapidement faire face à l’usure et la lassitude ? Et ce scénario, il tient la route finalement ? Découvrons tout ça ensemble dans ce Testing Labs !

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Shadow of War / L’ombre de la Guerre commence avec un Talion en position de force qui va très rapidement dégringoler dans la hiérarchie des « bad ass ». Possédant l’anneau (enfin UN anneau) de pouvoir qui le maintien en vie sans l’esprit de Celebrimbor (votre pote fantôme Elfique). Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Shelob, l’araignée polymorphe (oui, par la magie de Warner Bros, une araignée odieuse et flippante devient une bombasse brune aux faux airs de Yennefer dans The Witcher), n’avait pris en otage Celebrimbor pour obliger Talion à lui retourner l’anneau. Cela abouti bien entendu à la fusion de nos deux Héros, qui vont à nouveau devoir unir leurs forces pour défaire les troupes de l’infâme Sauron (disséminées pas uniquement dans le Mordor, mais dans tous les lieux majeurs de la Terre du Milieu ) ! Les fans de cet univers sauront (haha) apprécier le geste.

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Maintes et maintes fois dans la progression, on va se retrouver à poursuivre et nuire aux ressources de Sauron jusqu’à sa défaite. Bien que certains faits intéressants se produisent en cours de route, ils ne sont pas vraiment mémorables et sont souvent éclipsés par des batailles orques constantes et répétitives. C’est un inconvénient majeur pour les gens qui apprécient vraiment cet univers du Seigneur des Anneaux. Comme son grand frère L’ombre du Mordor, on a souvent l’impression que le jeu s’inspire des livres de Tolkien, plutôt que de les suivre fidèlement. Shelob en particulier aurait pu être un personnage original, plutôt que de grimer une araignée du Seigneur des Anneaux pour le rôle. À ce propos, on a eu droit à une explication peu convaincante du studio. Les fans de Tolkien risquent aussi d’être frustrés par la fondation de Minas Morgul. Cela peut être énervant, d’autant plus que l’histoire ne fait pas beaucoup d’effort pour se démarquer ou retenir l’attention des joueurs. Du coup, on se demande vraiment pourquoi avoir pris ces libertés, si au final cela n’apporte rien d’intéressant ou d’épique en contre-partie.

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Avec la façon dont l’histoire est gérée dans L’ombre de la Guerre, j’ai vraiment senti que le jeu était à son avantage quand je l’ignorais totalement. Les cinq grandes zones du monde sont remplies de capitaines Orques à assassiner (ou plus tard, convertir et recruter), des quêtes secondaires, des souvenirs de Shelob à collectionner, des artefacts gondoriens et d’autres choses à voir ou à faire. D’autant plus que certaines missions peuvent disparaître, d’autres surgir de nul part, et d’éventuels adversaires se lèveront et tomberont au fil du temps qui passe dans le jeu. Bien que je fus obligé de traverser les Actes pour bénéficier de l’ouverture des différentes zones de l’open world, les moments pendant lesquels je réussissais à oublier ces objectifs et vivre dans ce monde étaient les meilleurs. J’aurai souhaité que les zones n’aient pas aussi rapidement cet aspect générique et que les missions soient un peu plus variées. Même s’il y a cinq écosystèmes différents et plusieurs types de missions (qui impliquent de chasser des Orques, de déjouer des complots, d’enrôler des ennemis spécifiques dans notre camp), ces environnements peuvent sembler à la longue un peu générique (si on ne rencontre pas de ennemis et des capitaines intéressants). Et à ce sujet, c’est un peu la loterie !

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Pourtant, je reconnais que le système Nemesis a réussi à rendre le banal divertissant ! Il est beaucoup plus complexe et varié que son prédécesseur. Même si ce sont des personnages générés aléatoirement par les algorithmes, qui gravissent graduellement les marches du pouvoir ou tombent parfois au combat de par leurs faiblesses, tous ont une vraie personnalité et semblent très vivants ! Ils ont des avantages et des faiblesses, que vous pouvez découvrir à l’avance en trouvant et en interrogeant des sous-fifres spécifiques. L’une de mes rencontres les plus marquantes (et amusante) fut un Assassin Shamane de niveau 12 qui enrageait pour tout et n’importe quoi. Lors de notre première rencontre, il était relativement faible et au moment de l’achever, il réussit à s’échapper en gagnant le surnom de « Trompe la Mort ». Arrivé à notre deuxième combat, le bougre s’était équipé de tout un tas d’armes empoisonnées. Cela ne m’a pas empêché avec un peu plus de mal de l’occire une bonne fois pour toute. Je pensais en avoir fini avec lui quand soudain, une heure plus tard, le revoilà ! Avec un nouveau surnom « Ressuscité d’entre les morts ». Un shaman avait utilisé sa magie pour l’immuniser contre la mort et le rendre quasi invulnérable ! On retombe l’un sur l’autre encore une ou deux fois, quand finalement, arrivé à notre cinquième rixe, mon ennemi juré, las de combattre, me demanda tout simplement de mettre fin à ce cycle infernal de souffrance et de l’aider à rejoindre ses ancêtres ! Plutôt dingue non ? Et des histoires comme ça, on en retrouve des centaines sur les forums, Twitter, et les réseaux sociaux ! Et rarement deux fois les mêmes.

Le seul inconvénient étant que chaque capitaine orque a un discours de deux ou trois minutes. Cela ne peut pas être sauté et, tandis que certains sont plutôt colorés ou intéressants, il y en a beaucoup qui sont une variation de « Je vais te tuer maintenant, GRRRRR !! ». Cela peut devenir un peu gênant dans un combat majeur où deux ou trois capitaines peuvent facilement apparaître à certains points, forçant tout le monde à s’arrêter pour que ce mec (enfin cet orque) puisse avoir son grand moment avant de le vaincre (en théorie).

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Mais assez parlé des peaux vertes. Intéressons nous au système de combat ! Comme dans un Batman Arkham ou un Infamous, vous vous sentirez comme un super-héro grâce aux pouvoirs de Celebrimbor. Il est capable de planer et de se frayer un chemin à travers le monde (pensez Parkour ou Assassin’s Creed). Il y a tout un arsenal d’armes à portée de main dans l’open world. Des compétences comme « Rage Elfique » vous permettent d’entrer dans un état de transe où vous pouvez rapidement tuer des orques mineurs et infliger des dégâts majeurs aux capitaines. Vous pouvez drainer la santé des ennemis ou dominer les adversaires. Les batailles ressemblent à des danses rapides où le fait de tenir des boutons pendant des durées différentes peut déclencher des attaques d’armes supplémentaires et vous pouvez rapidement contrer ou esquiver une attaque. Tout s’enchaine très naturellement au bout de quelques minutes. Mieux vous combattez et plus vous accomplissez dans Shadow of War, plus Talion grandit. Il y a un arbre de compétences à remplir avec des points à allouer. Certaines sont d’ailleurs de nécessité absolue. Quant aux autres capacités, elles vous permettent de définir un Talion spécialisé et de rendre votre expérience plus personnelle et adaptée à vos propres stratégies.

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Enfin, il y a les batailles de siège. Aussi amusant que cela puisse être de se balader et de se battre contre des ennemis du monde entier, ces moments majeurs où vous avez un but concret donnent un sentiment de « focus » qui manque cruellement au reste du jeu. Avant de pouvoir entrer dans une forteresse, vous devez préparer vos forces d’assaut en rassemblant une armée de capitaines orques recrutés et en leur achetant des améliorations avant la mission. Vous pouvez prendre des chefs de guerre à l’avance, faisant de leurs sous-fifres des troupes qui seront secrètement à vos côtés, afin qu’ils les trahissent lorsque vous leur faites enfin face. Et les « combats de seigneurs » sont vraiment bien faits, avec des boss qui proposent un vrai challenge. C’est un processus engageant qui vous donne une raison de faire le tour de la Terre du Milieu, de remplir de plus petites quêtes, de recruter des orques et de gagner de la monnaie dans le jeu, pour que vous puissiez vous préparer à ces événements majeurs.

NOTE : 7/10 BON

La Terre du Milieu: L’Ombre de la Guerre est une nette amélioration par rapport à l’Ombre du Mordor. Les joueurs qui ont terminé le premier jeu et qui voulaient voir une vraie progression seront ravis. Il y a des moments où la boucle de gameplay principale peut sembler un peu répétitive. J’ai le sentiment qu’en laissant un peu plus de temps au jeu, en étalant les sessions sur plusieurs semaines (contrairement à moi qui l’ai tracé en quelques jours pour ce test) on en profite différemment, avec peut être plus de plaisir à y revenir. En tout cas, le système Némésis est plus peaufiné et jouissif que jamais, avec des orques qui peuvent devenir vos pires ennemis alors que vous les combattez continuellement ou que vous les forcez à servir vos propres objectifs dans votre armée (et comme dans mon cas, vous donneront plein d’anecdotes amusantes à raconter en soirée). Si vous ne prenez pas l’histoire trop au sérieux, vous devriez passer un bon moment dans ce titre engageant manette en main, qui ravive la flamme des amateurs de Fantasy action « à la Tolkien ». Pour peu que ces derniers ne soient pas trop pointilleux sur les quelques arrangements scénaristiques et les ajouts de micro-transactions dans la boutique par Warner Bros !

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Au sujet des micro-transactions et des polémiques autour du jeu : je n’ai pas souhaité aborder cela dans le test lui même, car j’estime qu’il faut différencier le produit « Jeu Vidéo » et les affaires politiques ou médiatiques qui entachent parfois l’aura de certains titres. De plus, on n’a pas toujours bien idée de qui est à l’origine de ces décisions, l’éditeur, le développeur, les deux ? Toujours est-il que les micro-transactions n’impactent EN RIEN le titre lui même et j’ai pu sans aucun problème voir la fin (et la fin cachée) sans débourser le moindre euro. Uniquement en « grindant » les bons capitaines, et en constituant mon armée avec plus de soin. Au pire, cela permettra aux joueurs très pressés de gagner du temps. Mais comme je l’avais déjà expliqué lors d’un Live, quel intérêt de « gagner du temps » sur un jeu que vous avez payé plein tarif, et dont la durée de vie représente clairement un argument marketing ? (payer pour raccourcir le jeu… c’est un peu le comble de l’absurde non ?)

Pour ce qui est du défunt producteur exécutif (RIP), Warner Bros a fait machine arrière et le DLC sera mis à disposition de tous les joueurs gratuitement. On ne reviendra donc pas non plus là dessus.

 

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