La Critique : Shadow of the Colossus
Cette semaine, toutes les conditions étaient réunies pour se remettre à jouer à Shadow of the Colossus dans son nouveau remake sur PlayStation 4. La neige qui tombe, un blanc immaculés qui insonorise l’extérieur et on se sent seul au monde, tranquillement dans son chez soit. De quoi allumer sa console, pour se (re)plonger, l’esprit calme, avec un petit thé, dans l’univers à la fois hostile et enchanteur de Fumito Ueda.
PS4 (testé sur PS4 Slim sur écran HD 1080p sans HDR) – Éditeur : Sony Computer Entertainment / Développeur : BluePoint (remake) et Ico Team (version d’origine) – Genre : Action-Aventure – Sortie : 06/02/18 – 1 joueur – Prix : 39,99€ – PEGI 12+
Pour notre plus grand plaisir, Shadow of the Colossus revient sur PlayStation 4. Sorti pour la première fois en 2006 (En Europe) sur PlayStation 2, le jeu de la Ico Team a su toucher nos cœurs et exploiter pleinement ceux de la console de Sony. Le titre acclamé par la presse et qui a su conquérir un publique, était arrivé sur la fin d’une génération parfois appelée 128 Bits. Visuellement époustouflant, il avait amené la console de Sony dans ces derniers retranchements, faisant parfois tousser la bécane et offrant un frame rate inconstant. Si son retour dans un remaster sur PlayStation 3 corrigeait le problème, offrant ainsi une aventure fluide, la version PlayStation 4 va encore plus loin et offre une nouvelle vie à ce titre d’exception.
Shadow of the Colossus est un jeu à l’aura si particulière. Profond, parfois brute, parfois dure, parfois doux, un univers aussi attachant qu’impitoyable. Une aventure émouvante, prenante, où il vous faudra affronter de gigantesques colosses pour sauver l’âme de votre tendre et chère. L’aventure prend part dans un vaste monde ouvert, où la liberté est totale. Le jeu à plus de 10 ans et pourtant son expérience reste inédite. Un monde vide de toute indication, qui s’étend à perte de vue. Pas de quêtes annexes invasives, pas de repères intrusifs, pas de chemin qui nous guide par la main. Un monde, un cheval, une carte, des colosses et quelques lézards. Alors, il est certes possible de connaître sa destination en suivant la lumière réfléchies par notre lame, mais il est tout aussi possible de se balader librement. Sans aucune limite et trouver un après les autres, les colosses, par pur hasard.
Il n’y a rien à faire de précis dans ces immenses plaines dévastées, reliques d’une ancienne civilisation et de ses terres sacrées (si ce n’est de se promener et se perdre dans l’immensité). C’est ce qu’apporte cette version PlayStation 4, qui n’est pas une remasterisation plus nette et précise, mais un véritable remake où tout a été refait. Modélisation plus fine, textures en relief, pour coller aux standards technologiques d’une PlayStation 4. Le jeu n’a pas changé dans son fond, l’enrobage est aussi beau et impressionnant qu’un Horizon ou un Uncharted, mais dans un univers mégalithique.
Tout est absolument remarquable dans ce remake. Une véritable sensation de puissance, un monde vertigineux qui nous prend aux tripes. Des pierres brutes qui sortent du sol, des vestiges en ruine fort de caractère et d’histoire, des forêts mystiques ou de glaces ardente, des déserts de sables arides ou de roches hostiles. Les colosses sont toujours aussi grands, forts et imposants. Des surfaces de jeu qu’il faudra dompter, maîtriser pour les escalader et ainsi les faire tomber. Le soucis du détail est tel, que ces combats jadis épiques, deviennent titanesque.
L’ensemble de cette épopée est reliée par une somptueuse bande originale, aux sons symphoniques. Discrète lors des phases de marche et d’exploration, elle saura vous faire vibrer, vous hérisser le poil et vous donner la force nécessaire pour affronter votre destiné le moment venu. Une composition sonore, mélangeant sons aiguës et graves, dans un dédale d’émotions partagées entre, peur, découverte, courage et colère.
Il y a bien quelques mécaniques de jeu qui ont vieilli. La marche à pied ou à cheval représente une grande partie de l’aventure. Les passages de progressions verticales, d’escalade sur les colosses ou certaines parois de l’environnement, subissent leur âge. Assassin’s Creed, les Shadow of Mordor ou War, ou encore le dernier Zelda ont défini de nouvelles habitudes. Les combinaisons de touches nécessaires pour escalader, ne sont plus si évidentes. Surtout, si comme pour moi, on passe directement du dernier Assassin’s Creed Origins à ce titre.
La première heure a été assez laborieuse. Effacer les derniers acquis pour revenir aux anciens réflexes. Appuyer sur X pour sauter, puis ensuite enfoncer et maintenir R2 pour rester accrocher. Le tout en gérant la jauge de force. Tout un travail à réapprendre, alors que les derniers jeux de ce genre, nous avait habitués à ne plus trop réfléchir. Un mal pour un bien, qui renforce la difficulté des combats, les stratégies à mettre en place et l’évaluation de l’affrontement. Une victoire qui se mérite et qui se savoure.
Bien que le titre a totalement effacé ses soucis de framerate de sa première version sur PlayStation 2, la caméra reste assez lourde. Elle suit notre héros à pied ou à cheval, avec un style cinématographique. Mais en prendre le contrôle et la manipuler, peu devenir assez fastidieux par moment et selon certains angles. Comme si elle était un peu schyzophrénique, nous donnant le choix de prendre son contrôle, mais de ne pas trop s’éloigner de la vision choisie par les développeurs.
Note : 9/10 EXCELLENT
Le monde de ce Shadow of the Colossus est comme une poésie remplie de colère avec une douceur cachée, protégée, qui saura s’apprivoiser au fil de l’aventure. La dimension qu’offre ce remake est tout simplement colossale. Nous sommes bien loin des standards des mondes ouverts actuels, aux quêtes à n’en plus finir et aux cartes boulimiques d’informations en tout genre. Mais l’aventure, reste intense, forte et envoûtante.
Points positifs :
– Une refonte complète des textures
– Une ambiance de caractère
– Des colosses qui gagnent en immensité
– Un environnement vertigineux
– Une liberté absolue
– Une bande sonore saisissante
Points négatifs :
– Des mécaniques verticales qui ont vieillit
– Une caméra pas très libre
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