Le genre de la course futuriste a connu une période de vide au milieu des années 2000, WipeOut était en quasi-monopole, Extrême-G étant débranché de son respirateur artificiel (après pourtant un très réussi Extreme-G Racing Association en novembre 2004). F-Zero est quant à lui abandonné par Nintendo la même année, après l’opus Climax sur GBA, Megarace ayant poussé son dernier souffle deux ans plus tôt. Rollcage est enterré sans avoir eu sa chance sur console 128 bits. La scène indépendante arrive à la rescousse plus de dix ans plus tard avec Redout en 2016, première œuvre sortant des écuries 34BigThings.


SUPPORT

PC / Playstation / Xbox / Switch (joué sur PC)

GENRE

Course futuriste

DÉVELOPPEUR

34BigThings

ÉDITEUR

34BigThings

SORTIE

2 septembre 2016

PRIX DE VENTE CONSEILLÉ

16 €

CLASSIFICATION

PEGI +3


RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de Renegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.


Bienvenue au 26ᵉ siècle !

Redout n’a pas grand-chose le démarquant des autres jeux de courses futuristes. Les commandes sont assez rapides à assimiler. Accélération, frein, prise de virage, le jeu vous explique tout. Petite subtilité, le stick droit permet à la fois de faire glisser latéralement le véhicule ou orienter le nez en haut ou en bas selon le dénivelé du tracé. Ce contrôle est aussi vital dans les airs. En effet, les sauts ou les vols mal négociés peuvent se terminer hors piste (avec la perte de précieuses secondes sur le chrono).

Moi qui craint les coups de soleil !
Comme tout bon jeu de course arcade, Redout s’efforce de varier les lieux

Rattraper un éventuel retard reste néanmoins possible, grâce à l’utilisation habile du booster. Maintenir la touche correspondante appuyée donne un bonus de vitesse non négligeable tant que vous avez de l’énergie sous le capot. La jauge prévue pour ça se recharge au fil des secondes, afin de vous permettre de renouveler votre coup de boost. Les flèches d’accélération situées sur le circuit, sont également là pour doper temporairement votre vitesse.

 

Prenez garde également à votre bouclier, car il peut descendre en flèche dans les moments de chaos. Lui aussi se renforce avec le temps, à condition de ne prendre aucun coup pendant le processus.

 

Les joueurs qui ont le maniement de WipEout en horreur peuvent se rassurer. Niveau maniabilité, on est plus proche d’un F-Zero, mais un poil plus rigide. L’effet d’inertie qui reste lors des prises de virages va demander un peu de temps d’adaptation, ne serait-ce pour éviter de taper les rambardes. S’entraîner en contre-la-montre est un bon moyen pour se rôder.

Mode carrière

Après quelques tours, une fois l’engin en main, autant attaquer le mode Carrière, dont la difficulté est assez progressive. Le but est de remporter l’or sur un maximum d’épreuves de la SRRL (Solar Redout Racing League). Chaque épreuve remportée vous récompense avec de l’expérience et des crédits.

 

Pour le reste, il vous faut gérer votre choix de véhicule, ses améliorations et sa dotation en Power-ups. 

En effet, chaque écurie propose quatre véhicules (une pour chaque classe de vitesse), ces derniers sont améliorables selon quatre options (influant légèrement sur leurs caractéristiques). Une fois ces quatre options achetées, votre appareil est à plein potentiel. Pour le reste, ce sera à vous de gérer sur la piste.

Les circuits d’Alaska augmentent le niveau de technique et de verticalité d’un cran.
Choisissez bien vos powers-ups pour vous adapter aux différentes épreuves.

Les Power-ups, eux, sont des modules additionnels que l’on peut installer sur le véhicule (un actif, un passif).

Les power-up actifs sont des équipements que l’on peut utiliser via la touche correspondante. Cela va, entre autres, d’un nouveau turbo, à un draineur d’énergie, en passant par une onde EMP, ou un drone de réparation !

Les passifs ajoutent un support de plus sur toute la course. Augmentation de vitesse et d’accélération, amélioration du grip, vitesse de réapparition en cas de crash, etc… 

Tout cela peut s’acheter et s’améliorer via les crédits amassés, à condition d’avoir le niveau d’expérience pour les débloquer.

Une fois l’appareil fin prêt, il est temps de se lancer dans les épreuves.

Question modes de jeu, on peut trouver des courses classiques mais aussi des contre-la-montre, avec des règles diverses, comme l’autorisation ou non des power-ups, ou la tolérance zéro aux gadins. Le contre-la-montre peut même demander de rester au-dessus d’une vitesse définie, afin d’avoir une chance d’afficher un meilleur chrono.

Les courses proposent leur variantes, comme la chasse au score, l’élimination (le dernier du peloton est éliminé à chaque tour), ou encore les courses boss, proposant de parcourir un ensemble des cinq circuits dans une zone donnée.

Ajoutons à cela les contrats, des objectifs aléatoires proposés avec récompense à la clé, que ce soit des crédits, un power-up débloqué, voire même un vaisseau tout neuf !

Le mode Score, une chasse aux points sur plusieurs tours.

Une finition graphique originale

Les circuits océaniques d’Europa sont aussi difficiles que magnifiques. 

Force est de reconnaître que le jeu cherche à nous faire plaisir, tout en permettant aux configurations plus modestes de le faire tourner en bonne qualité. Pour cela, les artistes de 34BigThings ont opté pour des graphismes low-poly, avec un bon niveau de détails en terme de texture, de reflets de lumière ou de gestion des ombres.

 

Pour ce qui est de la direction artistique, entre le Caire, les étendues et les cavernes glacées d’Alaska, la jungle fertile d’Abruzzo, l’île volcanique de Moutohora, ou les océans sans fin d’Europa, le jeu nous régale.

Les quelques défauts…

Le jeu a beau proposer un contenu conséquent, sur lequel on reviendra, un seul de ces circuits est disponible au début du mode Course unique. Pour débloquer le reste, il faut passer par le mode carrière au préalable. C’est un point difficilement compréhensible. Surtout que le mode carrière devient vite costaud, il aurait donc été bon de permettre au joueur de s’entraîner un peu dans son coin avant de s’y frotter. Les zones Volcano et Europa ne sont déblocables qu’à partir de la classe 3, ce qui signifie une épreuve où il faudra impérativement décrocher au moins le bronze. Une étape dont on pouvait se passer.

On serait en droit de se poser la question de l’équilibrage sur la difficulté du soft. On peut passer assez rapidement d’une course bouclée avec 10-15 secondes d’avance, à une où on lutte pour dépasser le premier de cordée (même au niveau difficulté réglé au plus bas) ! Un rien peut faire la différence entre un rival à la traîne et un autre qui passe devant vitesse Mach2 (vous gardant dans son rétroviseur, en boostant autant que faire se peut, malgré votre acharnement à lui drainer son énergie). Est-ce un bug de programmation ou un algorithme pour doper le challenge de manière artificielle ? Difficile à dire, mais dans les deux cas c’est répréhensible.

 

Autre souci : le multi. C’est certes disponible, mais les serveurs sont généralement peu fréquentés. À moins d’avoir quelques amis sous la main, il est assez difficile de trouver une partie. On peut aussi regretter le fait qu’on ne peut y intégrer aucun bot géré par l’IA ce qui est regrettable quand on n’est pas nombreux sur la grille.

 

Les joueurs considèrent la politique des DLC comme un autre défaut majeur.

Ces deux derniers circuits de Volcano resteront bloqués, même après un tiers de la carrière accomplie (du moins en faisant les épreuves dans l’ordre).

Durée de vie et DLC

Le DLC de Mars offre un équilibre entre des circuits longs et rapides et d’autres plus fourbes et techniques

En effet, sur le plan des add-ons, 34BigsThings a eu la main lourde : cinq au total, hors artbook et soundtrack. Résultat, quelques joueurs ont qualifié Redout comme vendu avant d’être fini, ce qui est bien entendu faux. Il était bel et bien terminé et complet à sa mise en vente. Mais 34BigThings a préféré proposer des contenus en plus dans le jeu, afin de permettre à sa fanbase de s’éclater encore un peu (sans avoir à payer plein tube pour une suite).

Le jeu de base propose un mode carrière assez complet et exigeant, qui peut facilement ravir les amateurs du genre. Les différents types d’épreuves sont tous disponibles dans le mode course unique, avec la possibilité de paramétrer un nombre d’adversaires et de tours. Le tout sur 25 circuits au total, répartis sur 5 environnements différents.

Il est vrai qu’un mode Miroir aurait considérablement grossi la durée de vie, mais un sens inversé aurait été un peu difficile à mettre en place, compte tenu de la structure des parcours.

Les circuits de la Lune vous feront souvent décoller de la piste.
 « Ouh toi, mon gaillard ! Quand on me cherche… »

Avec l’intégralité des DLC, le tout coûtant effectivement la somme de 22 euros à quelques centimes près, on a droit à 7 lieux supplémentaires et donc 35 circuits en plus. Entre la Lune, Mars, l’orbite de Neptune, un environnement virtuel appelé Vertex, ou encore d’autres environnements terrestres, on a désormais de quoi se rassasier ! Surtout que ça ajoute un nombre conséquent d’épreuves dans le mode Carrière.

L’AVIS DU TESTEUR

Grâce à une jouabilité bien rodée (même si elle demande un temps d’adaptation), un univers visuel  très coloré et agréable à l’œil, des décors magnifiques et un challenge bien présent, Redout fait partie des rares jeux de course futuriste à être sorti de la sphère anonyme.

 

Malgré la difficulté, le déblocage fastidieux des circuits et les DLC peut-être un peu onéreux, les joueurs qui cherchent à se surpasser ont là de quoi être aux anges.

Appréciations détaillées ici

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