Bien que s’adressant à un public qualifié « de niche », le genre de la course futuriste est loin d’être enterré. Bien que les fans prient régulièrement afin de revoir un nouveau jeu de la saga F-Zero, bien d’autres softs sont venus combler le manque. La scène vidéoludique indépendante s’en est donnée à cœur joie ces dernières années. Nouvelle preuve avec BallisticNG, un soft qui non content de rappeler un certain WipEout sur Playstation, se révèle en réalité une copie carbone de cet incontournable (plus précisément de son troisième opus, primé à l’E3 2000). Allons ensemble fendre les airs dans ce qui fut et reste aujourd’hui mon coup de cœur du genre !


SUPPORT

PC / Mac / Linux (testé sur PC)

GENRE

Course futuriste

DÉVELOPPEUR

Neognosis

ÉDITEUR

Neognosis

SORTIE

14 Décembre 2018

PRIX DE VENTE CONSEILLÉ

6,59 €

CLASSIFICATION

PEGI +7


RAPPEL : Une Critique est l’avis subjectif d’un des membres de la rédaction de Renegades. Elle a pour objectif de porter une opinion supplémentaire à un ensemble d’avis positifs comme négatifs, dont seul le lecteur pourra se faire sa propre opinion. Une Critique peut être débattue, avec les échanges d’opinions de chacun, mais n’est pas, une vision imposée aux autres par celui qui l’écrit. N’hésitez pas à venir débattre du sujet avec nous dans les commentaires ou sur Discord.


La trogne des vaisseaux de BallisticNG rappelle vaguement quelque chose…

Derrière ce jeu sorti en décembre 2018, se révèle une société londonienne du nom de Neognosis Games. Ses effectifs se composent de deux personnes seulement. D’abord, Adam Chivers, fondateur de la boîte et lead-developpeur. Puis Aidan Lee, qui se spécialise surtout au développement pour les plateformes Mac et Linux. BallisticNG est le premier – et le seul – jeu à leur actif, mais comme nous allons le voir ensemble, ils se sont évertués à le choyer. À tel point qu’un nouveau DLC est en cours de développement depuis quelque temps à l’heure où je vous écris ces lignes. Leur but : proposer un soft digne de sa source d’inspiration sur Playstation première du nom, tout en s’ouvrant à sa communauté (désireuse d’y apporter du contenu supplémentaire, avec de nombreuses possibilités de modding). Même sans ça (et nous allons le voir ensemble), le jeu a largement de quoi nous tenir occupé !
Le jeu est compatible PC, Mac et Linux, il peut également se jouer en VR. Neognosis a annoncé officiellement un portage pour Switch, mais cette fameuse NX Edition n’est pas pour tout de suite.

Un scénario ? Pourquoi faire ?


Le jeu ne s’embarrasse pas à nous exposer son univers, bien que chaque circuit aura sa petite histoire. À part le fait que l’action se déroule en l’an 2159, et que la course anti-gravité est le sport en vogue, on ne saura rien d’autre. Donc autant se focaliser sur le jeu en lui-même.

Décalquage assumé à 100 %

Dès qu’on se lance pour la première fois dans une course, le jeu annonce la couleur franco de port ! Il se veut une lettre d’amour à la trilogie WipEout sur Playstation, rien que visuellement ça nous explose aux yeux. Tout le soft est réalisé dans un style low-poly, rappelant clairement cette époque. Quelques légères différences sont décelables évidemment, afin de rendre l’expérience plus moderne, comme des textures un peu plus fines, adaptées pour la HD de nos machines actuelles. On y ajoute l’absence totale de clipping, un problème d’affichage du décor bien connu de la première console de Sony. On ajoute à cela du 60 Fps, bien qu’il chute parfois à 50 dans certaines situations. Cela ne gêne en rien la lisibilité de la course, rassurez-vous !

L’esthétique globale est tout aussi calquée sur son illustre modèle, avec ses pistes stylisées, les capteurs de points de contrôle typiques de WipEout 2097 et Wip3out, ainsi que les pistes de rechargement pour restaurer son bouclier. Côté environnements, on retrouve les villes cyberpunks, les zones industrielles sombres et polluées, ou encore les lieux plus naturels comme des montagnes enneigées, des plaines fertiles ou des jungles. De quoi titiller la rétine malgré un style graphique un peu dépassé aux standings actuels.

L’esthétique est volontairement rétro. Les nostalgiques apprécieront.

 Jusqu’à 16 concurrents sur la piste. Un vrai chaos garanti sur certains circuits.

On reste dans le simple et basique au niveau du gameplay. Chaque course commence en départ arrêté, une fois qu’on est lancé, c’est une véritable bataille qui s’engage pour obtenir la première place. Comme on peut être jusqu’à 16 concurrents sur la grille de départ, il y a de quoi jouer des coudes. Sur la piste, on peut trouver des zones de survol sous la forme de flèches bleues, procurant une courte accélération salvatrice. D’autres sont en forme de croix, dotant votre appareil d’un équipement plus ou moins aléatoire. Là-dessus, que ce soit pour les flèches ou les équipements, on reste dans du made in WipEout ! Les zones de survol ont exactement la même trogne et les bonus sont exactement identiques, que ce soit le bouclier pour se protéger des dégâts pendant un court moment, l’autopilote qui prend en main notre appareil pour quelques secondes, les missiles autoguidés, les roquettes etc.. Même la vague soulevant la piste pour ratiboiser tout le peloton est de la partie ! Il y a certes un ajout ou deux ci et là, mais rien d’original pour autant puisque cela provient d’ailleurs.


Au niveau de la jouabilité, le jeu s’aborde de deux façons. Soit vous êtes nouveau dans ce type de jeu, auquel cas vous risquez quelque peu de souffrir (mais on y reviendra), soit vous avez eu l’occasion de vous frotter à la saga WipEout des années 90, là vous allez revenir en terrain connu ! Le maniement des véhicules anti-grav est identique en TOUS points ! L’accélération, la prise de virage de base, l’utilisation des équipements ou leur abandon, le changement de point de vue, le boost de vitesse apparu dans Wip3out, même les aérofreins ! TOUT est à la même place sur la manette ! Et la physique ? Reproduite à 100% ! Le comportement général des engins (selon leur accélération, leur style de maniement, etc) influant sur leurs performances, on a vraiment cette impression d’avoir affaire à une mise à jour de Wip3out (avec des écuries et des circuits inédits).

Le missile Hunter vise le concurrent de tête. Une arme héritée d’Extrême-G 2 sur Nintendo 64.

Certains tracés, comme la Pente d’Hélios, sont aussi difficiles à parcourir que décoiffant !

Pour les néophytes, le maniement ne va pas être une mince affaire, même dans la catégorie de vitesse la plus basse. Il vous est recommandé de jouer en time trial, afin de vous familiariser avec la machine (en choisissant un modèle avec au moins 8/10 en manœuvrabilité), sinon vous allez vite comprendre votre douleur. Prenez bien le temps de faire quelques tours de circuits en apprenant d’abord à anticiper les virages selon le niveau d’inertie de l’appareil. Il reste ensuite à appréhender l’utilisation des aérofreins, bien plus subtile.
Le jeu s’adresse à une catégorie de joueurs vraiment impliqués, prêts à s’investir des heures durant pour performer sur chaque circuit disponible. Le parcœur est de rigueur, le calme est le meilleur conseiller, le moindre signe d’énervement est puni séance tenante par la perte de la fraction de seconde nécessaire pour ajuster son chrono. Comment négocier un virage pour éviter de perdre trop de temps sans toucher un rebord ? Quelles flèches au sol il est recommandé de prendre ou, au contraire, éviter pour ne pas se ramasser lamentablement 100 mètres plus loin ? Autant de décisions à prendre à chaque seconde et qui auront une conséquence nette sur le résultat de votre course. Oui, comme tout autre jeu dans la lignée des F-Zero GX, ou WipeOut, Ballistic NG est un jeu exigeant. Ce qui peut rebuter le néophyte qui n’aura juste pas la patience ou la ténacité de pousser l’expérience plus loin.

Les quelques défauts qui peuvent jouer contre lui


Les véhicules demandent du temps pour être maîtrisés , les circuits sont techniques et même dans son niveau le plus bas, l’IA peut se révéler très coriace dans certaines courses. Là où dans certains circuits, le joueur que je suis a pu cumuler une avance raisonnable, sur d’autres, c’est autrement plus difficile ne serait-ce que pour garder sa première place (tellement on peut se faire dépasser facilement sur certaines portions).

Autre défaut, il subsiste quelques bugs qui peuvent sensiblement influer sur l’expérience, comme par exemple les fois où mon vaisseau se téléporte sur la piste quand on se loupe de peu. Cela arrive après un vol plané mal négocié, ou quand on se rate à l’entrée d’un tunnel d’un chouïa. Le vaisseau est instantanément replacé sur la piste, comme si notre bourde avait été annulée par une main divine ! Pour le joueur néophyte, ce genre de bonne étoile peut lui éviter quelques crises d’énervement, le speedrunner lui, y trouvera une faille bienvenue à exploiter par moments… mais pour le puriste que je suis il est difficile de supporter cet assistanat.

La vue cockpit, c’est cool pour l’immersion, mais pour y voir quelque chose à bord de certains appareils, c’est une autre affaire…

Toutefois, tout cela constitue un pet de moucheron au milieu des qualités du titre, dont je n’ai pas encore fini d’en faire l’éloge !

Une durée de vie colossale…


Plus on tient, plus la vitesse augmente, et plus ça devient diabolique. Le Mode survie, l’héritage de WipEout Fusion sur Playstation 2 !

C’est peu de le dire, car le jeu pulvérise ses concurrents. Rien qu’en termes de modes de jeu, il y a de quoi vous occuper pendant pas mal de temps. Déjà le mode campagne, qui consiste en des séries d’épreuves déterminées.

Pour le reste, le mode de courses personnalisées, qui propose des possibilités absolument incroyables ! Rien que les types de courses disponibles sont variés. On a certes des courses classiques, du time trial ou un mode survie (qui consiste à tenir en solo le plus longtemps possible avec un appareil qui montera automatiquement en vitesse de pointe au fur et à mesure que vous franchissez des points de contrôle), à cela s’ajoute le mode élimination ainsi que le mode de course en équipe (inclus dans le dernier DLC).


Selon le type de course sélectionné, il est possible de régler tout un tas de paramètres, comme le niveau de l’IA, indépendamment de la catégorie de vitesse, le nombre de tours (Enfin!!), l’activation ou non des armes, la tolérance aux dégâts (j’en passe et des meilleurs jusqu’à l’activation ou non du mode MIROIR) ! Même les armes disponibles peuvent être réglées selon les envies ! Vous souhaitez enlever une arme, ou vous souhaitez activer un ou deux équipements spécifiquement pour une course ? Vous POUVEZ ! Vous l’avez compris, les possibilités sont nombreuses…

Autre possibilité fort sympathique, un mode championnat personnalisé est possible, où on peut également régler bien des paramètres, puis sélectionner les courses qui seront incluses dans le championnat en question.

Le multi est-il possible avec ce jeu ? Oui. Ce aussi bien en ligne qu’en écran splitté. J’avoue que ça me plairait pas mal d’inviter quelques potes sur le jeu. On ne peut pas rejoindre une partie aussi facilement que dans un Redout, par exemple, tellement les serveurs semblent déserts ! C’est dommage.

On y ajoute le mode Precision Run, un mode spécial consistant à du contre-la-montre sur des tracés bien corsés. Clairement, cela s’adresse aux experts. Que dis-je ? Aux maîtres ! Car suivre la piste à grande vitesse ne suffit pas… Il faut innover, ignorer les sentiers battus et ne pas avoir peur de couper des portions de piste quand c’est possible ! Petit regret : il n’y a que quatre épreuves et, clairement, je trouve ça regrettable (ça méritait d’avoir un contenu plus conséquent).

Cependant, le contenu en lui-même est dingue. Si on compte les deux DLCs, Neon Nights et Outer Reaches, le nombre de circuits disponibles (comprenant leurs versions Reverse) s’élève à 78 au total ! Ce qui comprend plusieurs catégories. Les circuits de base et des extensions, plus leurs versions inversées. Les model B, qui sont des tracés axés sur l’hypervitesse, et les models C axés sur le drift ! Le test ultime étant les deux circuits de la catégorie Expert (qui s’adressent aux expérimentés).

Ajoutons les différents engins avec leurs caractéristiques propres, comme la vitesse de pointe, l’accélération, le maniement, la résistance, la puissance de feu, etc. Un classique… Mais au nombre de 15 actuellement, avec deux autres déblocables, puis un 18e disponible, le C.Y.G.O.N, du jeu GRIP : Combat Racing, qui vous est gentiment offert si vous possédez le jeu en question. De plus, chaque vaisseau de base est également disponible en versions Drag et Drift avec les caractéristiques changeantes pour chaque ! Je passe sur les skins qui seraient apparemment déblocables via le mode campagne… du contenu, en veux-tu, en voilà !

Les circuits Model C demandent une maîtrise parfaite des dérapages.

…qui grossit de jour en jour


Le workshop Steam offre de quoi faire au plus furieux des pilotes, à condition de faire un peu le tri là-dedans !

Si on compte le Workshop, alors là, autant vous dire que la durée de vie déjà énorme du soft s’en voit décuplée. La communauté de joueurs compte quelques membres aussi prolifiques que créatifs. Des nouveaux engins jouables, par exemple, comme un retour des appareils connus de WIp3out tels que le Feisar, le Goteki 45, le Pirhana, etc. Ils sont tous là ! Un autre membre encore plus fou a décidé de reproduire les 30 machines de F-Zero GX ! Véridique.

Au niveau des circuits, si on arrive à bien faire le tri là-dedans, on peut facilement dénicher de quoi décimer le peu de vie sociale qu’il nous reste. Je recommande grandement, par exemple, les tracés signés Enai Siaison, ce dernier maitrisant aussi bien la structuration de ses circuits que l’habillage des décors ! Votre serviteur en est encore à chercher des nouveaux tracés et peut se vanter d’en avoir ajouté plus d’une centaine ! Si si !

Histoire d’achever le glorieux tableau, … 6,59…

C’est le nombre d’euros qui vous est demandé pour vous procurer le jeu de base. On ajoute à cela les DLC. Le premier, Neon Nights, est totalement gratuit. Le second, Outer Reaches, coûte 2,39 €. Sachez que pour ce prix, vous avez droit à 12 circuits supplémentaires, reverses compris, ainsi qu’un mode course en équipe. Y a-t-il autre chose ? Oui. Si la bande son du jeu vous plaît (très orientée électro années 90), elle est disponible à 5,69 €, comportant 75 pistes musicales pour une durée totale de 5 heures. Il existe aussi un petit contenu purement cosmétique, pour vos vaisseaux à 2 euros. Mais clairement, le prix en vaut le contenu !


Mon repas de midi ne va pas rester, je le sens…

L’AVIS DU TESTEUR

BallisticNG n’a même pas le tiers de la popularité d’un certain Redout. Pourtant, il la mérite amplement.

La communauté autour de ce jeu est extrêmement impliquée. Et il y a de quoi. Un soft vendu moins de 10 euros pour un contenu incroyablement riche, des modes de jeu en pagaille, clairement, ça mérite d’être plus connu.

On retient que les graphismes low-poly, on aime ou pas, ainsi que le côté rétro peut jouer contre lui, mais les joueurs ayant grandi et muri avec WipEout ou F-Zero, trouveront ici un soft à la hauteur de leur temps libre. Très agréable à jouer pour peu que l’on prenne le temps de se familiariser avec les commandes, une durée de vie incroyablement élevée, bref, ce qu’on peut trouver de mieux si on recherche un WipEout Like sur PC. Je recommande les yeux fermés. Espérons que le portage sur Switch ne tardera pas trop à venir.

Et comme je l’ai dit plus haut dans cet article, un nouveau DLC est en préparation et les développeurs communiquent régulièrement dessus. Au menu, des circuits en plus (ENCORE) et au moins une écurie supplémentaire, dont un vaisseau dans ses trois versions ! Soyez sûr que je suis déjà au taquet et que je ferai un retour détaillé sur cette nouvelle extension quand elle arrivera !… Vivement…

Appréciations détaillées ici


2 thoughts on “BallisticNG – LE clone de Wip3out !

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